« Another reason to live ? - A story of loyalty. »


Alors qu’une lune décroissante brillait faiblement dans le ciel, Mai, qui était assise devant l’entrée du repaire d’Orochimaru, leva ses yeux pour admirer ce spectacle décadent. Malgré que ce dernier ne fût en rien merveilleux, la jeune femme le percevait comme tel, étant donné qu’elle se trouvait sous l’influence de la grisaille. Après qu’elle ait longuement admiré le ciel étoilé qui s’étendait à perte de vue au-dessus d’elle, elle baissa ses prunelles pour tout d’abord se mettre à fixer le sol avant de lâcher un long soupire de lassitude. Elle ramena ensuite ses jambes contre elle pour finir par se recroqueviller sur elle-même en mettant ses mains autour d’elle comme pour se blottir. Que faisait-elle toute seule en ces lieux gorgés des souvenirs qui fendillaient son intérieur ? Que son être précieux vienne à nouveau la souiller en effleurant les contours de son visage avec le bout de ses doigts, comme il le faisait depuis quelques nuits déjà. Effectivement, ce que la jeune femme attendait là, était en réalité un mirage. Ce dernier bien qu’immatériel, avait une grande utilité. Il l’aidait à échapper l’infâme et rude réalité qui la blessait.

En définitive, la demoiselle ne voulait pas d’un monde où il n’y avait plus l’homme qu’elle aimait plus que tout au monde, voilà pourquoi elle était revenue à Takigakure. Qui était non seulement l’endroit où tout avait débuté entre elle et l’homme reptile mais aussi l’un des villages où il avait un repaire. Avant cela, elle s’était retrouvée en compagnie de son cher ami Rei. Ce dernier était venu la voir parce qu’il avait entendu parler de la disparition d’Orochimaru. Connaissant les sentiments qu'éprouvait la belle envers cet homme, il avait accouru pour se présenter devant elle dans l'espoir de pouvoir la consoler. Au départ, la jeune femme avait été très docile avec le jeune homme et s’était même laissée blottir contre lui mais très vite, elle se métamorphosa en une furie. Elle envoya bouler Rei à qui elle demanda de ne désormais plus chercher à la revoir. Le jeune homme n’avait évidemment pas été très enchanté par l’attitude de la jeune femme mais n’ayant pas envie qu’elle en vienne à le détester, il lui obéit à contre-coeur. Quand Rei la laissa seule, Mai erra sans but précis ici et là, pendant plusieurs jours avant de se décider à revenir là.

Cela faisait maintenant quelques jours qu’elle y était. Lors de son arrivée qui était assez matinale, elle se rendit à l’endroit exact où elle avait fait la connaissance d’Orochimaru pour non seulement se recueillir mais aussi pour se laisser baignée par la béatitude qui la replongea dans ses souvenirs lointains. Le lieu en question était en dessous d’un grand arbre qui semblait plus éblouissant qu’auparavant. À son maintien, on aurait juré que les années passées n’avaient aucune influence sur lui et pourtant. Comme toute chose existant sur cette vaste terre, le végétal subissait indéniablement l’influence du temps mais contrairement à certaines choses, il ne s’en trouvait point anémié. Du moins à première vue il donnait cette impression car intérieurement cela était différent. A l’intérieur du végétal, il devait probablement y avoir d’énormes cicatrices qui finiraient à coup sûr par avoir raison de lui. Au fond l’arbre était comparable à Mai car elle était forte extérieurement mais au fond, elle était une jeune femme fragile. Même si elle ne laissait jamais percevoir ce côté d’elle à la majeure partie de son entourage.

Certains de ceux qui la connaissaient y étaient dupes, mais d’autres non. A commencer par Orochimaru, ce dernier parvenait toujours à savoir quand elle n’allait pas bien tout comme Rei. Qu’elle haïssait parfois car il avait beau ne pas la connaître totalement, il arrivait souvent à savoir ce qu'elle tentait de dissimuler. Rien que pour ça, la demoiselle ne l'aimait pas. Alors qu'elle caressait délicatement l’arbre, Mai prit une grande inspiration, elle ferma ensuite ses prunelles pour respirer l’air frais qui circulait. Après qu’elle ait fait cela, elle s’adossa contre l’arbre avant de se laisser glisser tout le long jusqu’à atteindre le sol. Lorsqu’elle fut assise, elle soupira fortement de lassitude en mettant sa tête en arrière. Elle leva subséquemment ses yeux vers la cime du gigantesque végétal. Elle garda cette position un bon moment avant de se lever pour partir vers l’endroit où était implanté le repaire de l’homme aux envoûtantes prunelles reptiliennes. Et comme les nuits précédentes, elle attendait patiemment qu'il vienne lui chuchoter les merveilleux mots, qu’il avait l’habitude de lui murmurer au creux de l’oreille lorsqu’il était encore en vie.

Les mots auxquels Mai s’était accrochée, n’auraient assurément aucune espèce d’importance aux yeux d’une personne quelconque mais pour la jeune femme, ils représentaient beaucoup. Ils étaient la quintessence de sa vie, la rosée de ses pensées ainsi que celle de ses rêves. Quitte à ce qu’elle périsse ou qu’elle soit brisée par une tempête sans fin, elle n’était pas prête d’abandonner ses précieux souvenirs même s’ils la blessaient plus qu’autre chose. Songeant à nouveau à son passé, la belle resserra l’étreinte de sa main autour d’elle et se laissa peu à peu happée par les ténèbres qui accentuèrent la douleur provenant des plaies de son coeur souffrant. Lorsque l'obscurité l’emprisonna entièrement, elle sentit des frissons parcourir son corps. La seconde qui suivit les frissonnements, elle eut la même sensation que celle d’un effleurement au niveau de son dos. Assez vite, elle sursauta de frayeur et balaya le lieu des yeux pour se rendre compte qu’il n’y avait aucune once de présence humaine dans les environs en dehors de la sienne.

- Oro…, Murmura-t-elle tout bas en se recroquevillant.

Alors qu’elle était encore recroquevillée sur elle-même, elle redressa son visage après qu’elle ait senti une présence humaine qui se rapprochait de là où elle était. Impatiente de savoir qui venait, elle se mit debout pour regarder l'endroit vers lequel provenait la présence. Qui pouvait venir par là à une heure aussi tardive ? La demoiselle n’en avait pas la moindre idée, mais présumant qu’il s’agissait du mirage de son bienfaiteur elle ne se mit guère en garde et ne sortit aucune arme.  

▲ Les cieux s'assombrissaient au fil des fractions du temps, continuellement en quête de fluctuation, le crépuscule se faisait apercevoir au gré de quelques traînées nuageuses. L'humain en quête du sens le plus profond de son âme et de sa mère d'animosité et d'inimitié, enfouie au confins de l'abysse éternelle, il avançait. Sa fleur de jeunesse se tramait d'une obscurité certaine, comme une encre chinoise nacrée et indélébile, fondue dans la continuité de la friche temporelle, un art noirâtre. La marche sûre et surmontant le moindre mont, à la recherche de son âme vengeresse... Il glissait ses prunelles funèbres sur le plus petit détail qui tentait de rester impassible à son regard ébène ; leurs chances étaient faibles.

L'avancée furibonde, il naissait un fin rictus sur le sourire du noiraud, déterminant avec envie son attachement objectif, les plans étaient en marche depuis la disparition du ninja légendaire, autrefois résistant face à la Salamandre. Le fossoyeur avait trouvé la mort, le déclin s'était annoncé lors de sa fascination pour le "bébé" Uchiha : cela lui avait coûté. Peut-être avait-il compris les raisons de sa décadence ? Le seul qui soit actuellement apte à se remettre en questions, c'était bien Orochimaru. Il vivait désormais en cage, retenu par le faucon au Sharingan. Son approche continuelle et inéluctable le conduisait vers le pays de la Cascade, où le signe des Uchiha s'en trouvait placardé sur un bout de planche vieillit par le temps. Un symbole de la malédiction qui rongeait depuis tout ce temps, la branche familiale la plus connue du village de la Feuille, celui-ci avait été le second fondateur de Konoha, ça avait été également le premier à disparaître de la cité feuillue.

Pénétrant sous la voûte d'une cascade, l'eau fraiche et enivrante lui scalpait la peau d'une teinté pâle et presque opaque ; cela le réconfortait en un sens, sentir la fraicheur du liquide nécessaire à la vie sur la Terre, lui rappelait qu'il était en vie. Son escapade le menait subrepticement dans une cavité où s'en trouvait multitude de galeries, toutes plus inhospitalières les unes que les autres, cet endroit se révélait d'un ennuie profond pour le commun des mortels. Même les morts étaient plus distrayants, semblait-il. Un vague soupir se faisait percevoir, créant un écho léger dans toute la galerie lugubre et difforme. L'être trempé jusqu'aux os serpentait lentement, son corps luisait et scintillait à la lueur des bougeoirs installés sur toute la longueur du terrier reptile. Position armée, sa main était déposée sur le pommeau clinquant de Kusanagi no Tsurugi, l'épée incassable, inspiré d'une Déesse antique, il arpentait les sols dallés, ressentant alors une présence vivante et tout à fait calme :

« Qui es-tu ? »

Le Sharingan effervescent dans la pénombre de la nuit, la fin de ce tronçon de galerie amenait présentement à une grande salle ouverte en pleine nuitée, une silhouette se tenait là avant qu'il ne l'atteigne en l'espace d'un instant. Le prince des ténèbres n'était pas loin, mais pas trop près non plus : il s'agissait d'une jeune femme posée tranquillement sur le ventre d'un arbre centenaire. L'endroit semblait féérique, de multitudes cascades dégringolaient du haut d'une falaise, comme si le hall n'était qu'un puits énorme et vaste. Le calme y régnait, aucun son n'en sortait, dessinant la Nature avec respect, Sasuke appréciait grandement les lieux posés. Pour en revenir à l'actuel temps, il inspectait le corps et le possible armement de la Damoiselle perdue.

« Tu connaissais Orochimaru, Hmpf. »

Le temps s'arrêtait maintenant, comme si le moment gérait grandement la chronologie de celui-ci, le temps était aux réponses que son interlocutrice ne tarderait à lui donner. La moindre alerte et il serait l'épée au tranchant, ne voulant pas en venir à ce meurtre, il patientait. Autrefois, son impulsivité lui aurait coûtée, quoique...

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Lentement mais sûrement, la silhouette que la belle Mai percevait dans la pénombre, se rapprochait. Vu l’heure tardive et se disant que personne ne viendrait en ces lieux, la jeune femme présupposa qu’il s’agissait du spectre de son bienfaiteur, Orochimaru, qui venait à nouveau la fasciner. Croyant très fermement à sa supposition, elle ne prit même pas la peine d’empoigner son arme qui était posée au sol. Bouillonnante d’impatience, elle ne fit aucun mouvement de quelque genre que ce soit. Elle resta dans la position dans laquelle elle se trouvait, jusqu’à ce que la silhouette devienne claire. Enfin nette elle ne l’était pas tellement, disons plutôt qu’elle était approximativement proche de la demoiselle qui ne l’avait pas quitté des yeux. Ses prunelles s’étant habituer à l’assombrissement, elle put se rendre compte que l’aspect général de la personne qui venait d’apparaître n’était pas celui de son mécène. Qui était-ce ? Cette réponse que la belle se posait au moment de l’apparition de l’inconnu, ne tarda pas à trouver sa réponse lorsque ce dernier lui adressa la parole. Il lui demanda qui est-ce qu’elle était.

- Tu connaissais Orochimaru, Hmpf, Ajouta-t-il d’une tonalité montrant son dédain.

Il ne lui avait même pas laissé le temps de répondre à  sa question précédente que déjà, il partait vers une autre phrase. Ce type était décidément un impatient ainsi qu’un discourtois. Mai qui reconnut instantanément le propriétaire de cette voix emplie d’impassibilité, ne put s’empêcher de soupirer de lassitude en affichant par la suite un visage inexpressif. Une voix comme celle qu’elle venait d’entendre, il n’en existait pas trente six mille et tant bien même cela aurait été le cas, elle aurait reconnue celle-ci parmi les autres. La personne qui se trouvait en face de la demoiselle, n’était autre que le meurtrier de son bienfaiteur : Uchiha Sasuke. Un jeune homme dont le tempérament glacial pouvait en révolutionner et épouvanter plus d’un. Ce genre de personne vous donnant l’impression qu’il peut réussir à vous tuer rien qu’en vous regardant. Assurément, il était très intimidant et assez imposant comme garçon, pour les gens ayant un faible esprit pas pour  Mai qui le connaissait assez bien, grâce à son cher Orochimaru.

Sasuke était la personne que la demoiselle tolérait en dehors de son mécène ainsi que le seul avec qui elle aimait parfois discuter. Autant des choses ayant de l’importance que de détails, qu’il considérait comme étant complètement insignifiants. De ce fait, il ne l’écoutait pas toujours. On peut aisément dire que Mai imposait sa présence à Sasuke. Qui lorsqu’il en avait marre ou qu’il ne voulait tout simplement voir personne, il envoyait balader la belle pour aller effectuer ses entraînements avec Orochimaru. Ce dernier consolait continuellement la demoiselle en lui disant que le jeune homme ne la haïssait pas comme elle le pensait et que s’il agissait froidement avec elle c’est tout simplement parce qu’il n’était pas un garçon très sentimental. L’homme conseillait toujours à sa protégée de ne pas prendre à coeur les paroles désobligeantes que le jeune homme aux prunelles ténébreuses lui lançait par moment. En résumé, on peut dire que la relation qu’entretenait Mai et Sasuke était plus ou moins stable, du moins lorsque le jeune homme ne se levait pas du pied gauche.

Songeant à tout ce qu’ils avaient traversé jusque là, Mai qui dans le même temps se remémora l’époque où Orochimaru était encore en vie, serra fortement ses poings. Au moment où elle fit cela, les battements de son coeur s’accélérèrent et la colère s’appropria son corps. Comment avait-il osé lui retirer le seul être n’ayant jamais compté à ses yeux ? Comment avait-il put avoir l’audace de faire une telle chose ? Il était définitivement impardonnable, la belle avait beau le considérer comme étant quelqu'un de génial en cet instant elle ne pouvait pas lui pardonner ce qu’il avait fait.

- Avais-tu vraiment besoin de faire ce que tu as fait, Sasuke ?, Demanda-t-elle d’une voix emplie d’exaspération.

Etant emplie d’aigreur, la voix Mai transperça les ténèbres. Jamais de son existence, la jeune femme n’avait fait preuve d’autant d’acerbité en s’adressant à quelqu’un. Et ce pour quelle que raison que ce soit, autant dire que c’était la première fois qu’elle se trouvait ainsi. Ses poings toujours serrés, elle attendait que le jeune homme s’explique avant d’entamer quoi que ce soit. Connaissant le bonhomme, elle savait que se lancer dans la gueule du loup sans prendre le temps de réfléchir, était une très mauvaise idée. Donc jouer la carte de la prudence était sa seule option pour s’éviter une mort stupide.    

Spoiler:

▲ Quelle surprise inattendue. Rencontrer un quidam qui se trouvait être une antédiluvienne colocataire lorsqu'il était encore le bambin Uchiha du vil serpent lactescent, en ces trivialités paisibles et caverneuses. Les bougeoirs se lamentaient d'une vive flammèche inoffensive, pailletant les murets vieillis par l'inextinguible chronologie du temps. Les toiles d'araignées jonchaient les angles et cavités de la grande galerie et le hall, où une sculpture représentant un serpent était disposée, menaçant les deux éphèbes de son venin paralysant. Gueule ouverte, crocs acérés et regard vif, le reptile observait patiemment la scène de semblables retrouvailles.

Le protagoniste à la toison bataillée noire de jais scrutait le moindre trait du minois de la belle demoiselle, se demandant ce qu'elle pouvait bien faire, présente ici. L'éventail ne l'avait point reconnu, ce n'est qu'en étant à quelques mètres qu'il put parfaitement reconnaître la danseuse. Un fin rictus se dégageant de l'air narquois du faucon, l’œillade vive naissant de ses prunelles vagabondant sur l'aura de son "amie", une vibration d'ire se fit rapidement ressentir. Une rage légitime qui conduisit au jugement du prince ténébreux, arquant un sourcil dédaigneux, Sasuke n'avait pas tout de suite réagi, écoutant l'unique interrogation de la jeune déesse. Qu'est-ce qu'il lui avait pris d'exterminer leur bienfaiteur ? Dommage, l'énergumène ne le percevait pas du même œil. Cet être vicieux jouait sur la fourberie, n'écoutant que ses propres intérêts, jugeant que les connaissances et le savoir étaient les meilleures armes du Shinobi, vouant un culte aux expérimentations et à la nécromancie. Comment pouvait-on être admiratif ? Orochimaru se pensait supérieur à bien des niveaux, découvrant très tôt les réelles velléités de l'homme-serpent, le juvénile Uchiha avait déjà un dessein concernant son maître d'esprit.

Il se souvenait néanmoins de sa rencontre avec ladite personne se dérobant à ses pupilles sanglantes à l'instant présent, son maître la lui avait présenté en tant que disciple du Son, elle devait également garder un œil sur Orochimaru. Du moins, lorsque son assistant au Casque - Kabuto, n'en était pas à son tour d'espionnage sur le Marqué. L'air sérieux du jeune homme avait exaspéré avec véloce, la jeune fille, qui parfois se mettait à l'insulter. La seule réponse qu'elle eût était le silence morbide et les grands blancs dont était adepte le vengeur dans l'âme, il n'aimait guère la discussion et pouvait sembler très peu loquace. Pourtant, une ressemblance d'amitié avait su naître, bien que Sasuke était resté le même jusqu'à ce jour de nuit sombre. Le regard perçant et glacé sondant le fond des yeux de Mai, les siens remplit d'ardeur et de rage, râlant littéralement sur le noiraud. La damoiselle se faisait presque couper la parole :

« Ce que j'ai fait ne te regarde pas. Cet homme que tu respectais tant n'était qu'un fourbe, se munissant de son aspect laiteux et de ses crocs de venin pour apeurer sa cible. Sa cible a inversé les rôles, il est devenu la proie au moment où sa fascination à mon égard est venue à ma rencontre. L'oisillon est devenu le faucon. »

Aucun sourire ne s'inscrivait sur la pâleur du visage ovale du rapace, un ton sec et dédaigneux, une impassibilité monstre grandissante de minute en minute. Le timbre de voix de Sasuke avait mûri.

« Le "bébé" Uchiha comme il le disait si bien, n'était pas dupe. Il n'était pas assez puissant, peu de gens le sont face aux Uchiha. Tu étais sans doute au informé qu'il voulait mon corps juvénile pour lui, se l'appropriant pour avoir ce qu'il convoite depuis Uchiha Itachi. »

L'arborescence du Sharingan diluait la pénombre écrasante, s'appliquant dans le regard de la danse. L'eau de la cascade feuilletait les parois rocheuses descendantes, le filet arrachant l'écorce minérale de la montagne dans laquelle étaient creusés les aqueducs naturels du pan de colline, proche de la cité de Taki.

« Que fais-tu là ? »

La simple question pouvait en cacher une autre, patientant une réponse de son interlocutrice, Uchiha Sasuke était calme, aucune accélération cardiaque ne s'imprégnait dans le cœur de l'Uchiha. Sa comparse pourrait sans doute se révéler utile pour ses prochains desseins de destruction, mais surtout de vengeance : sa quête allait bientôt débuter, il lui manquait d'autres compagnons d'arme avant de s'aventurer et s'engouffrer pour un chemin dont il ne reviendrait pas en arrière. Si la jeune femme était d'avis de se joindre à lui, Hôzuki Suigetsu serait le suivant. Il ne manquerait plus que Karin et Juugo. La recherche de la belette allait démarrer sous peu, son temps était compté. Qu'allait-elle faire ? Lui expliquerait-elle ses pensées ?

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La réponse que Mai attendait de Sasuke ne tarda pas à arriver. Comme elle s'y attendait, il lui répondit d'un ton indifférent montrant bien son irrévérence. Ce dernier prouva par la même occasion à la jeune femme, que Sasuke n’avait absolument rien à faire de ce qu’elle pouvait ressentir au fond d'elle du fait d’avoir perdu Orochimaru. Et comme si ce n'était pas suffisant qu'il soit autant ascétique, il se permit de discréditer cet homme qui était aussi bien étincelant que fascinant aux yeux de la jeune femme. L’entendant parler de façon si ignominieux d’Orochimaru, elle laissa son courroux monter flèche. Son exacerbation ayant atteint son apogée, elle détourna son regard du jeune homme pour finalement baisser son visage. Elle resserra fortement son poing ensuite ce qui lui donna assez rapidement la même sensation que celle d’une brûlure. Malgré qu’elle sente cela, elle ne bougea pas et ne se calma pas. Comment est-ce qu’il pouvait dire une chose pareille ? Il est vrai qu’Orochimaru n’était pas exactement ce genre d’homme à qui on pouvait donner le bon dieu sans confession, mais même ainsi ce n’était pas une raison de parler de lui de la sorte.

Orochimaru n’était en aucun cas un homme parfait, loin de-là. Il était tout le contraire et voire même pire. D’ailleurs cela Mai le savait pertinemment tout comme elle savait la raison pour laquelle, il l’avait prise elle tout comme les autres sous son aile. C’était par simple intérêt d'en faire des pions, elle ne le savait que trop bien à présent. Malgré qu’elle soit consciente de cela, il lui était difficile de lui jeter la pierre. Et c’était encore plus malaisé pour elle de laisser quelqu’un le condamner et le juger. Surtout un être comme lui, qui ne pouvait guère prétendre être blanc comme neige. Il avait certainement beaucoup de points négatifs tout comme Orochimaru.  Venant de Sasuke, ce genre de chose n’était pas impossible. Pensant à des choses n’ayant aucune espèce d’importance, Mai qui ressentait toujours une inflammation à l’intérieur de ses poings, finit par les relâcher. Elle prit ensuite une grande inspiration, cette action chassa l’étrange sensation. Cette dernière l’ayant quittée, Mai releva sa tête pour finir par poser ses yeux sur Sasuke qui venait de lui demander ce qu’elle faisait là.

- Ce que je fais ici, ne te regarde pas !, Répondit-elle d’une voix aussi marmoréenne que la sienne en soupirant de lassitude.

Après ses mots, Mai n’accorda pas plus d’attention que cela à Sasuke à qui elle tourna le dos pour terminer par intégralement s’éloigner de lui. Suite à cela, la jeune femme pénétra à l’intérieur du repaire où elle comptait se rendre là où se trouvaient les pièces d’habitation. Elle avait quelque chose à récupérer dans la chambre qu’elle occupait, jadis. C’est donc à pas lents, qu’elle arpenta le long couloir qui se présentait droit devant elle, même qu’il y’avait de la pénombre elle ne fut point gênée. Connaissant les lieux sur le bout des doigts, il ne lui était pas nécessaire qu’elle allume les candélabres se trouvant aux murs. Et Sasuke dans tout ça ? Eh bien qu’il la suive ou pas, était actuellement le cadet des soucis de la demoiselle, qui s’empressa de gagner son ancienne chambre. Cette dernière se trouvait au fin fond du repaire, elle allait donc mettre un peu de temps avant de l’atteindre…

▲ Serait-ce une beauté fatale ? Une personne dont on ne fait courber l'échine ? Même si il ne laissait rien paraître, l'antagoniste semblait presque porter attention à cette femme aux courbes renversantes ; bien que cela n'attise pas la curiosité amer de l'éventail, celui-ci soufflait ses pensées en un revers de manche. C'était juste curieux de voir la Danse proclamait haut et fort, son intérêt certain pour le serpent spectral, qui n'est aujourd'hui, plus qu'un souvenir vagabond se heurtant à une insensibilité. D'un pas terne, il se prit à la suivre, passant même devant elle, sa silhouette s'évaporait dans la pénombre lugubre de la galerie, le lieudit n'était que peu accueillant voire inhospitalier, mais qu'importe. Il avait disparu, sans laisser une trace, n'affichant que son orgueil estimé et ses pupilles sanguinaires. La fuyarde ne devait plus vraiment le sentir, d'autant que sa présence ne passait pas inaperçu : il la suivait sans vraiment la suivre, arpentant les salles obscures des cobayes de l'ancienne Légende serpentaire. Le maudit souhaitait en savoir plus à son sujet, autrefois, il l'avait accompagné jusqu'à cette chambre pittoresque où semblait naître une amitié, qu'elle soit fausse ou non. Sasuke avait été marqué par cette femme, tout deux ayant presque le même âge, se retrouver dans les expériences malsaines de leur maître, cela pouvait laisser des séquelles. La preuve en est : Mai.

L'arrivée dans la salle dont la maitresse de maison n'était pas encore ici, s'était faites en une explosion et un scintillement strident, arme à la main, Kusanagi Chidori venait de trancher d'un simple geste, la porte et tout ce qui se trouvait dans les bordures. La poussière s'accumulait tandis qu'un pas léger se ressentait, le quidam pénétrait ce sanctuaire en dédaignant tout le reste. Elle ne tarderait à se pointer, sa réaction était déjà prévisible, elle avait dû percevoir l'électricité dans les tréfonds des galeries de pierres friables. Milles oiseaux, ça ne s'oublie pas, n'est-ce pas la danseuse ?

La lame se glissait d'un tintement métallique, refermant sa paume sur le fourreau bien forgé, de même que la lame aiguisée avait été préparé finement pour découper tout ce qu'elle trouve. Kusanagi était une entité à elle toute seule, elle ne reconnaissait son unique détenteur, Uchiha Sasuke et bien que cette arme fut dupliquée sur l'originale, elle était parfaite. Le regard vidé, son jugement ne cessait de s'affairer sur les meubles et les affaires de la jeune femme, ne portant pas vraiment attention sur le commun des objets ; sans doute un parchemin. Orochimaru était un cachotier et adorait créer de multiples secrets, parfois même dans l'esprit de ses cobayes et rats de laboratoire, quel vil démon : n'arborant qu'un sourire mystifié, ses desseins se percevaient très simplement, du moins, en étant détenteur d'un Dojutsu comme le Sharingan. Les prunelles du prince obscur s'illuminaient dans la pénombre, les trois virgules fustigeant un rouleau. Ses sens étaient aiguisés et il saurait si la princesse de la Danse, l'accueillerait à bras ouverts, ou non. Sasuke avait été juste envers elle, lui disant la stricte vérité et surtout, son propre ressenti, chose qu'il ne faisait même avec ses anciens camarades de classe. Le paradoxe était qu'il s'ouvrait finalement plus avec des gens sombres, qu'avec de vraies personnes qu'il connaissait.

« Que cherches-tu dans tes quartiers, qui aurait autant de valeur que la propre vie du serpent. »

Ce n'était même pas une interrogation, mais plutôt un jugement verbal sans fin. Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que Mai n'arrive à l'embranchement du lieu où ils se trouvaient à nouveau confrontés, tous les deux. De dos, il l'avait déjà entendu, avant même qu'elle ne franchisse le pas de la porte. Il serait rapide et tact. Patientant une réponse plutôt simple mais attendue, le jeune homme ne dit mot qu'il consent.

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C’est à pas nonchalants, que Mai parcourut le couloir qui conduisait vers sa chambre. Elle fit cela sans même se préoccuper de ce qu’allait faire le jeune Uchiha qui était toujours planté là où elle venait de le laisser. Cet acte n’étonna pas plus que ça la jeune femme qui pourtant fût la première à s’éloigner. Elle conclut par la suite que Sasuke allait à son tour s’en aller, elle ne savait où, sans se préoccuper ni d’elle ni de quoi que ce soit d’autre. Pourquoi resterait-il pour elle qui ne devait certainement représenter qu’une fille parmi tant d’autres à ses yeux ? Souriant ironiquement, Mai se laissa empoignée par ses pensées vagabondes. Ces dernières la conduisirent à l’époque où tout semblait n’être qu’inconscience entre elle et Sasuke. À cette époque malgré que le jeune homme ne la calculait pas toujours, il donnait une impression invraisemblable à Mai. Cette dernière, en le regardant parfois de loin, avait le sentiment qu’elle pouvait se reposer sur son épaule en cas de mauvaise passe. Maintenant que la belle y songeait, elle se dit que finalement ce qu’elle avait imaginé n’était rien d’autre qu’une illusion. Qui incontestablement ne verrait jamais le jour. Sasuke n’allait pas changer du jour au lendemain, en tout cas pas pour ses beaux yeux alors autant arrêter de rêvasser à des futilités.

Bien évidemment, Mai n’en demandait pas tant de la part du jeune homme. Connaissant le projet qui occupait son esprit, elle savait que toute relation de proximité avec lui était d’avance vouée à l’échec. Ce qu’elle désirait n’était autre qu’un peu de sollicitude. Qu’il se confie de temps à autre à elle pour n’importe quoi. Pas tout le temps, juste quelques fois. En conclusion, elle désirait qu’il lui donne l’impression qu’elle était quelqu’un sur qui il avait envie de miser ou du moins quelque chose dans ces eaux-là.

- Hm… N’est-ce pas ironique de ma part d’avoir envie que l’assassin d’Oro voit en moi autre chose qu’une enquiquineuse ?

Continuant à avancer à pas lents dans cette pénombre lui rappelant amèrement tous ses souvenirs aussi bien rayonnants que douloureux, Mai laissa un sourire narquois venir se dessiner à ses lèvres. Alors qu’elle s’interrogeait sur les désirs de son coeur, Mai s’immobilisa après avoir senti une présence. Celle-ci provenait de derrière elle. Ne se tournant pas, elle sut assez rapidement qu’il s’agissait de Sasuke, ce dernier vint jusqu’à sa hauteur, mais ne s’arrêta pas pour autant. Il continua son avancée jusqu’au fin fond du couloir, la demoiselle qui était curieuse de savoir ce qu’il allait faire, suivit sa silhouette du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans l’ombre. Malgré l’obscurcissement du lieu qui était dépourvu de luminosité, il ne lui était pas difficile de percevoir les courbes de l’aspect du jeune homme. L’ayant déjà aperçue plus d’une fois, elle en était arrivée à retenir son allure. Après que l’ombre de Sasuke ait disparu dans l’obscurité, Mai continua à avancer et s’immobilisa à nouveau au moment où elle entendit un bruit qui provenait d’un endroit se trouvant à quelques pas de là où elle se trouvait. Se précipitant vers le lieu, Mai reprit une allure normale en voyant une lumière bleuâtre éclairant le fond du couloir.

L’illumination qu’elle venait de distinguer, la jeune femme ne la connaissait que trop bien puisqu’il s’agissait de celle qu'émettait la technique des mille oiseaux que maîtrisait Sasuke. Après l’éclairage, jaillit le bruit d’une épée qui annonça le tranchement de quelque chose. Abasourdie, Mai accéléra le pas jusqu’à parvenir devant sa chambre, dont la porte venait d’être découpée en morceaux par Sasuke. Consternée, elle posa son regard sur le jeune homme qui avait dit une phrase ressemblant à une question avant qu’elle n’arrive. Comme elle n’était pas très loin, elle l’avait clairement entendu. Avant d’offrir quelconque parole au jeune homme, Mai passa devant lui et alla récupérer un parchemin qu’elle avait posé sur sa vieille table de chevet. Elle enfourna l’objet dans sa petite sacoche avant de se tourner enfin pour faire face à Sasuke, qu’elle fixa longuement dans le blanc des yeux. L’aspect général de Mai laissait penser qu’elle avait envie de dire quelque chose mais malheureusement pour elle, les mots refusaient de franchir le seuil de sa bouche. Elle laissa donc le silence se prolonger, se contenta simplement d’admirer le regard obscur du jeune homme qui se tenait en face d’elle.

- Il y’a en ce monde des gens qui avancent chaque jour qui se présente à eux sans avoir forcément besoin de connaître le lieu d’où ils viennent, finit-elle par lui dire au bout d’un moment de silence. Je fais partie de ses personnes…

Après sa phrase dite avec un ton mélancolique, Mai s’éloigna de Sasuke, pour aller s’installer sur son lit qui n’était hélas plus aussi confortable qu’avant. Dès qu’elle fut installée, elle mit sa main dans sa sacoche pour en sortir le parchemin qu’elle venait de récupérer.

- Un jour Oro m’a donné ce parchemin, en me disant de l’ouvrir le jour où j’aurais envie d’en savoir un peu plus sur ma mère et sur le Clan dont je suis issue. Tu parles que j’en ai rien à foutre de connaître quoi que ce soit concernant ses personnes…, dessinant un large sourire narquois à ses lèvres Mai rangea le parchemin et releva finalement ses yeux pour regarder Sasuke. Et toi dis-moi que fais-tu ici ? Je croyais que tu étais sur le chemin pour aller éliminer Itachi Uchiha. Aurais-tu finalement abandonné ton idée de vengeance ?

Préférant oublier son histoire ainsi que ses tourments, Mai changea de sujet afin de savoir ce que Sasuke était venu faire en ces lieux alors qu’il avait d’autres chats à fouetter ailleurs.