La pluie tombait, encore et toujours sur Ame... Arrêterait-elle de tomber un jour ? Non, ou peut être après ma mort... Ma mort... que disais-je, je n'étais pas destiné à mourir. Je devais changer ce monde, être le pilier du pont menant notre monde à la paix éternelle. Le monde shinobi devait connaître la souffrance après tout. Yahiko... tant de fois je pensais à toi, à ces rêves qui persistent en mon cœur et qui continues de vivre en moi comme ce corps qui continue à s'animer... Celui-ci était au balcon d'une des tours d'Ame, je regardais la ville à travers les yeux de Tendô. Seul fragment physique restant de Yahiko. La paix était arrivée à Ame, plus personne n'était là pour la troubler... Hanzô était mort de mes mains, des mains de Tendô, subtile vengeance du corps de Yahiko dont l'esprit s'était éteint, mais demeurais ses idéaux. Toute l'Akatsuki avait péri, enfin l'ancienne Akatsuki, toute l'organisation hormis nous deux. Konan et moi. Quelques gouttes d'eau ruisselaient sur la balcon, sur ma robe, mon visage, enfin celui de Tendô... Il était très difficile de faire la différence... Après j'avais ses idéaux, sa passion, sa détermination... Je vivais à travers lui comme lui vivait à travers moi. Garder son corps et le faire revivre de la sorte avait été comme le garder près de moi, près de nous... Où en étions nous de cet objectif ? En verrons nous un jour la fin ?

Ichibi avait été vaincu par Deidara. Nous avions un des neuf Bijuus. Et l'artiste avait même réussis à vaincre le Jinchuuriki, étant aussi un Kazekage, tout seul, affrontant par la même occasion le village de Suna qui n'avait pas été de taille pour cela. Bien sûr, il n'était pas revenu sans blessure. Mais, le tout était qu'Ichibi était à nous désormais. L'Akatsuki avait sommeillé un certain, lorsqu'il fallait trouver des membres hors du commun, maintenant, le spièces étaient en place sur l'échiquier et les pions avançaient à tour de rôle, tout s'organisait comme prévu. Comme prévu ? La mort de Sasori avait privé l'organisation d'un de nos membres les plus puissants et doués. L'artiste des marionnette, réputé pour sa maîtrise totale du Kugutsu, dépassant même ses limites. Il avait à lui seul vaincu des villages entier à l'aide de ses marionnettes, avait tuer le Sandaime Kazekage alors qu'il était jeune. Un prodige parmi trop peu de shinobi. Mais bon, celui-ci avait été vitre remplacé, la mort d'un des membres avait été prévue depuis le début en réalité, Tobi, l'homme masqué que nous avions rencontrés il y a plusieurs années avait fait son entrée dans l'Akatsuki. Ses compétences ? Je n'en doutais pas, après tout, il était le vrai leader de l'Akatsuki, celui qui avait pousser Yahiko à créer l'organisation, et celui qui avait aussi voulu m'initier dans le contrôle du Rinnegan... Étrange personnage que je respectais comme un chef mais dont je ne m'adonnais pas de quelconques sympathies envers lui. Bien sûr, sa véritable identité était un secret, d'où son comportement tout à fait minable en public. Quoiqu'il en soit, ce personnage était encore à surveillé, ses desseins n'avaient pas été pleinement révélés...

De sombres nuages gris empêchaient quelques rayons de percer le ciel et d'éclairer la terre. Seule la pluie tombait aujourd'hui. Je la sentis arriver, l'entendis arriver... Konan, l'Ange de Dieu. Elle était la seule chose qui me restait... La seule personne que j'aimais plus que tout au monde même si je ne témoignais pas de ces sentiments en public ou bien simplement devant elle. Je l'aimais... d'une façon peu commune... étrange même. Mais, la haine qui avait proliférer en mon cœur et mon âme m'avait depuis longtemps séparer de toutes émotions, même les plus simples. Aucun sourire, aucun étonnement, aucune surprise ni satisfaction, pas un mot d'affection vers elle alors qu'elle représentait tant, quelle faisait aussi tant pour moi. Je m'en rendais compte, mais ne la remerciais pas forcément... Dieu ne remerciait personne, il agissait seul, d'une seule main dévastatrice et miraculeuse. Elle était là, derrière Tendô.

« Qui y a t-il, Konan ? »

Bruissement de papiers, multitudes d'infimes bruits secs s'agitant derrière moi, à quelques mètres, l'Ange de Dieu faisait son entré. Elle s'avance, bruit lourds de ses talons, pourtant, c'était une personne frappé par la légèreté... Rythme imposant, rapide, presque effréné. Puis, mes mots résonnent dans la salle et elle s'arrête, un court instant. Sa démarche devient plus calme et sous la pluie, Konan, ma plus fidèle amie me rejoint, enfin... rejoins Tendô, les derniers morceaux restant de Yahiko. Croisé le regard de ce corps habité par mon esprit m'avait souvent effrayé, étais-ce la même chose pour elle ? Avait-elle cette même étreinte au cœur devant ce fragment du passé ? Sans doute... Même moi je la ressentais malgré que ce soit l'œuvre et la démonstration de mes pouvoirs. Sa voix douce s'éleva dans les cieux, la voix d'un ange, pas une voix fluette ou chantante, non, une voix douce mais imprégné de volonté, de buts, une voix qui vous montre à quel point la personne qui vous parle peut être calme et attentionnée mais n'exprime pas la joie... Depuis combien de temps n'avions nous pas esquissé un sourire ? Partager un rire ? Depuis combien de temps n'avions nous pas profiter de cette vie ? Depuis la mort de la personne en qui je croyais... Non, en qui nous croyons et aujourd'hui, malgré sa disparition nous croyons encore en lui et parfois, j'ai l'audace de me demander comment cela peut être possible... Elle bascula de l'abri à la pluie, se tenant à gauche de Tendô, d'un bref coup d'œil, je distinguais sur son visage une vive inquiétude... Celle que j'avais moi même perçue plusieurs fois depuis la capture d'Ichibi et la mort de Sasori. La pluie coulait sur son visage pâle, sur ces cheveux aux reflets bleutés sombres comme la nuit. La rose en origami sur ses cheveux commençait à être tremper, comme l'étais le corps de Tendô, confiné dans cet habit noire aux nuages rouges que nous portions tout deux.

Les doutes l'animaient, la guerre était sa crainte comme elle était la mienne d'ailleurs... Ame. Notre pays, notre ville, notre monde, serait-il prêt à crouler sous la guerre à nouveau ? Pourrait-il être attaquer ou pris comme champ de bataille entre deux nations ? Ces questions, je me les étaient posés mille fois. La guerre n'avait plus touché Ame depuis la défaite de Hanzô la Salamandre et j'espérais bien que cela continues, mais... Les paroles de Konan n'étaient pas fausses. L'Akatsuki avait bien parlé d'elle. Konoha avait aperçu Kisame et Itachi, trois ans plus tôt lors de leurs recherches pour trouver l'hôte de Kyuubi. Ils étaient cependant revenus sans l'hôte, celui-ci défendu par un ninja d'exception qui n'était autre que notre maître... Jiraya-sensei... Il y avait eut aussi l'attaque de Suna, orchestré par l'art explosif de Deidara, ils avaient pu ainsi capturer Ichibi et l'absorber. Et puis, il y avait eut aussi la mission pour Sanbi, envoyant Deidara, Tobi, Sora et moi même. Me déplacer pour cela... C'était presque irritant. Mais revenons au sujet qui nous intéressais, oui l'Akatsuki était maintenant plus ou moins connue dans le monde Shinobi, ou au moins dans trois des cinq grandes nations shinobi. Il était maintenant largement possible comme l'avait fait remarquer Konan, que les ninjas cherchent à traquer les membres de l'Akatsuki. Moi même j'avais fait preuve d'une grande témérité en me déplaçant, serait-il possible qu'ils m'aient suivis ? Qu'il puisse savoir où je me trouvais, où se trouvait le Quartier Général de l'Akatsuki, non je ne le pense guère mais en tout cas ils essaieraient, il enverront des espions, des récolteurs d'informations puissants... Qu'ils viennent... Je ne laisserais pas la guerre naître à nouveau à Ame. Cette ville est sous la protection de Dieu et son Ange, rien ne lui arrivera, j'en ai fais le serment, comme j'ai fais le serment de réaliser les ambitions de Yahiko, ses rêves, ceux de Konan, les miens, les nôtres. Sasori est mort avait-elle dit, ils ne s'arrêteront pas en si bon chemin... Sasori avait eut de grands adversaires... Qui de mieux pouvait-il avoir comme adversaire à part cette vieille Chiyo ? Ancienne de Suna, grand-mère du défunt et excellente marionnettiste... Quoi qu'il en soit il avait échoué prouvant finalement que l'Akatsuki n'était pas aussi solide qu'elle semblait l'être... Je commençais à douter ? Non, Dieu ne doute pas. Sasori a perdu, mais rien de tout cela n'est terminé, à lui seul il avait tuer bien plus de personnes que bien des ninjas dans ce monde, et puis, c'étaient toujours des adversaires d'exception qu'il affrontait...

Ainsi, Ame courait-elle un grand danger ? Comme l'Akatsuki ? Comme nos idéaux... Tels étaient les questions posés par Konan, se tenant toujours à ma gauche. Ma voix fut sombre, grave, inquisitrice, digne de Dieu, digne du chef de l'Akatsuki, mais, le pincement de mes lèvres, mes vraies lèvres, là où je me trouvais, dans la noirceur, sur ma machine arrachéenne me servant de transport et aussi de moyen d'envoyer mon chakra aux corps des Pain. Pincement de lèvre douloureux, laissant une fine goutte de sang parcourir le bas de ma visage émacié et finalement perlé de mon menton pour rejoindre un des flancs de la machine.

« La guerre n'arrivera plus jamais à Ame. Je ne laisserais pas la guerre naître à nouveau dans ce pays, il a assez connu la souffrance. Bientôt ce sera les cinq grandes nations ninjas qui connaîtront cette souffrance, ce sera leur tour... je te l'assure. Quel que soit nos ennemis, nous les vaincrons, même s'ils s'avèrent être des alliés, des amis... Si ils se mettent à en travers de ma route, ils connaîtront le châtiment divin que je leur réserve. Rien n'empêchera la construction de ce pont menant à la paix, pont dont je suis le pilier à présent... Le seul à pouvoir le soutenir, le soulever, l'ériger... »

Mes yeux se perdent dans la contemplation de la pluie, des haut immeubles ternes, sombres, parfois effrayant. Les peurs de Konan étaient les miennes... Mais comment diriger un Pays, diriger l'Akatsuki, diriger mes rêves vers ce but ultime de paix si j'avais peur ? Si je craignais la guerre ? Si je découvrais quelconques faiblesses ? Non, je devais être sans pitié, sans crainte, sans peurs, plus froid et plus dur que le fer. C'était ainsi que je concevais la réalisation de mes buts, de nos buts.

La pluie ne s'arrêtait pas, semblait s'intensifier, jouant d'une percussion grandissante sur tout Ame, comme quelques tambours prêts à jouer du jeu de la guerre... Une guerre était imminente ? Possible... Je ne pouvais guère en être sûr... Même si je le devais. Quoi qu'il en soit, c'était la volonté qui m'animait qui déciderait de tout cela, quoi qu'il en soit, Ame ne sera pas un nouveau champ de bataille. Le monde entourant cette ville sera ce champ de bataille si les shinobi décidaient de prendre les armes. Mes yeux quittèrent la contemplation de la pluie pour admirer vivement les yeux de Konan. Deux ambres brillantes, pétillantes, reflétant une étincelle de lumière au milieu de cette pénombre et ce gris omniprésent, deux flammes au milieu de la nuit, une lumière me guidant souvent dans l'ombre qui m'entourait, une lumière que je ne pouvais saisir, que je devais juste simplement suivre, ou qui me suivais... Je ne sais pas et je ne sais plus. Des voiles recouvraient mes yeux et se teintaient d'une couleur de plus ne plus opaque, nageant dans un lac constitué d'encre épaisse dans laquelle je m'enfonçais... Le doute se posait devant moi, je n'avais qu'à l'écarter, Dieu ne doutes pas, Dieu agis... La pluie était toujours là, le soleil inexistant, l'espoir nul, ne demeurait que la souffrance ! Soudain, un chakra fit écho à mon esprit, elle aussi devait avoir compris. Je relève la tête...

« Sanbi est là. Allons s'y, Konan. »

Je me retire de cette pluie, laissant une multitudes de gouttes perlées de ma robe pour laisser de petites flaques sur le sol, nous nous dirigeons tout deux vers la salle d'extraction où nous pourrons ajouter alors au Gedô Mazô, une puissance en plus. Le but tant recherchés n'était plus très loin. Nous avancions pas à pas vers nos rêves, au milieu d'une grande tension pouvant décider de la paix et de la guerre. L'Ange, Dieu et la Pluie demeurait intact et plus persistant que d'habitude.